Vous êtes sûrement déjà en train de préparer vos contenus, animations et programmes pour la fin d’année. Une période idéale pour lancer des concours, stimuler la participation et faire plaisir à votre communauté.
Mais derrière la magie de Noël – et plus largement de toutes les périodes clés de l’année – il existe souvent un décalage entre l’intention et la réalité du terrain. Après avoir coordonné l’organisation d’un calendrier de l’Avent digital, nous avons mesuré à quel point un concours peut être un formidable levier de visibilité… mais aussi un véritable casse-tête à gérer.
Concours Instagram et Facebook : atout marketing ou perte de temps ? Pour répondre à cette question, nous avons croisé deux expertises complémentaires. Me Albane Watine, avocate au barreau de Paris, apporte son éclairage juridique, tandis que nous (dis Céline) partageons notre expérience opérationnelle du terrain. Ensemble, nous avons identifié les bonnes pratiques, les erreurs fréquentes et les leviers à activer pour transformer vos jeux-concours en réussite durable.
Et pour aller plus loin, nous mettons à votre disposition un document téléchargeable regroupant toutes nos checklists : réglementation, sécurité, organisation, communication… un outil concret pour planifier vos prochains concours sans mauvaises surprises.

Organiser un concours sur Instagram ou Facebook peut sembler banal, mais c’est en réalité une véritable stratégie de communication. Ce n’est pas seulement un moyen d’offrir des cadeaux ; c’est aussi une façon :
d’animer sa communauté
de renforcer sa visibilité
de créer une dynamique autour de sa marque.
Un jeu bien conçu, tant en termes de communication, qu’en termes légaux, attire naturellement de nouvelles audiences, mais il consolide aussi le lien avec celles qui vous suivent déjà. C’est une parenthèse conviviale où les utilisateurs participent, commentent, partagent… bref, où ils deviennent acteurs de votre communication. Les jeux créent de la confiance et de l’adhésion à votre marque.
Au-delà du simple engagement, un concours peut générer un contenu précieux : des photos, des témoignages, des publications authentiques. Ces contenus dits “UGC” (user generated content) enrichissent la communication de marque et humanisent son image.
C’est aussi l’occasion de valoriser ses partenaires ou collaborateurs, en les intégrant à une opération collective qui dépasse le simple tirage au sort. Une marque locale peut, par exemple, s’associer à un créateur ou à une boutique voisine pour proposer une dotation commune. Résultat : une visibilité croisée et une vraie synergie territoriale.
Bien sûr, tout cela suppose de la préparation et de la cohérence. Car un concours n’a d’impact durable que s’il s’inscrit dans une stratégie claire : objectifs définis, message cohérent, ton en phase avec l’identité de la marque. Lorsqu’il coche ces cases, il devient plus qu’un simple jeu : un levier d’attraction et de fidélisation.
Finalement, les jeux-concours doivent être encadrés et mieux vaut se conformer aux réglementations applicables, car nul n’est à l’abri d’un bad buzz ou d’une sanction pour non-conformité à la loi.
Souvenez-vous d’une chose : par principe, les jeux d’argent et de hasard sont interdits (selon l’article L. 320-1 du code de la sécurité intérieure), et ce n’est que par exception, s’ils respectent le droit de la consommation, que les jeux-concours, que l’on appelle plus communément les “concours”, sont autorisés (article L. 320-6, 7e du code de la sécurité intérieure, renvoyant à l’article L. 121-20 du code de la consommation). Ils doivent donc être clairs, lisibles, transparents, et surtout ne pas être trompeurs ou déloyaux.
Les concours ont leur côté scintillant, mais les coulisses peuvent vite devenir un casse-tête. Derrière l’apparente simplicité d’un post engageant se cachent souvent des imprévus, des tensions et une logistique bien plus lourde qu’il n’y paraît.
Collaborer avec plusieurs marques ou enseignes apporte de la crédibilité et multiplie la visibilité. Mais cette alliance repose sur une organisation millimétrée. Les retards d’envoi de produits, les dates non respectées ou les désaccords sur la mise en avant peuvent vite semer le chaos. Certains partenaires s’agacent de ne pas passer au moment qu’ils jugent “idéal”.
Une bonne communication en amont est donc essentielle, tout comme un cadre clair sur les rôles et délais de chacun.
Avant de lancer un jeu-concours avec un partenaire, mieux vaut encadrer la collaboration par un contrat clair.
Quelques points essentiels à vérifier :
Modalités du concours (dates, réseaux, conditions spécifiques)
Engagements et responsabilités de chaque partie
Utilisation des marques et contenus
Rémunération ou contreparties prévues
Gestion conforme des données des participants
Le point de vigilance d’Albane :
Attention, certains partenariats nécessitent une attention particulière :
Si le partenaire du jeu-concours est un influenceur, il est vivement recommandé de conclure un contrat pour se conformer à la loi sur l’influence commerciale du 9 juin 2023 ;
Si le partenaire exerce son activité dans un secteur soumis à une réglementation spécifique, les opérations promotionnelles et les jeux-concours peuvent faire l’objet d’interdictions ou de restrictions particulières. Exemple : vous commercialisez des verres à vin et envisagez un partenariat promotionnel avec un producteur viticole. Dans ce cas, il convient de respecter les règles strictes encadrant la publicité en faveur des boissons alcoolisées, telles que définies par la loi n°91-32 du 10 janvier 1991 dite “loi Evin”, qui limite de manière rigoureuse les supports, contenus et modalités de communication autorisés.
La plupart des participants jouent le jeu, mais certains transforment le concours en sport de compétition. On les appelle les “concouristes” : ils s’inscrivent à des dizaines de jeux par jour, parfois via plusieurs faux comptes pour multiplier leurs chances.
À cela s’ajoutent les fraudes, avec de faux profils qui imitent le compte organisateur pour soutirer de l’argent ou des données aux abonnés.
Et quand les résultats tombent, les messages d’accusation ou d’agacement ne se font pas attendre. Après un tirage au sort, j’ai personnellement reçu des insultes et même des mails de “plainte” adressés aux marques partenaires. Oui, ça arrive 😬. C’est la magie de Noël.
Le point de vigilance d’Albane :
Pour éviter ce type de “Bad Buzz”, la rédaction d’un règlement de jeu complet est essentielle. Cela vous permettra à la fois de vous appuyer sur des conditions claires pour répondre aux participants peu scrupuleux, et de fixer un cadre interne garantissant un déroulement fluide et organisé. Un règlement bien rédigé doit être précis et cadrer l’ensemble du jeu-concours. Il faut, notamment et a minima, préciser l’identité de l’organisateur, les conditions de participation, les lots à attribuer, les modalités de sélection des gagnants et les modalités de traitement des données personnelles.
L’enregistrement du règlement du concours auprès d’un commissaire de justice n’est pas obligatoire ; mais son enregistrement est recommandé lorsque la valeur du lot est significative. Ce dépôt permet de garantir la légalité du dispositif, d’attester de l’existence et du contenu du règlement à une date certaine, et de renforcer sa valeur probante en cas de contestation. Il constitue ainsi une mesure de sécurité juridique essentielle, tant pour l’organisateur que pour les participants.
Une fois les lots distribués, la réalité des chiffres reprend vite le dessus. Le nombre d’abonnés grimpe pendant l’opération… puis redescend aussi vite. L’engagement chute, car une partie de l’audience n’était là que pour le gain. Rien d’alarmant, mais il faut en tenir compte dans l’analyse. Et si l’organisation a été chaotique ou peu transparente, l’image de marque peut en souffrir.
Ces aspects ne doivent pas décourager, mais ils rappellent qu’un concours n’est pas une animation anodine. C’est une opération à part entière, avec ses bénéfices… et ses risques, qu’il faut anticiper avec méthode.
1. Prévoir une procédure en amont
Élaborez un protocole clair en cas de fraude. Rédigez un message type à adresser aux faux comptes ou participants suspects, dans un ton ferme mais professionnel. Cela vous évitera de réagir à chaud et assurera une communication cohérente.
2. Agir rapidement
Dès qu’un profil paraît douteux, bloquez-le et signalez-le. Plus une arnaque reste en ligne, plus elle se propage. Une veille quotidienne pendant toute la durée du concours est essentielle, surtout lors des périodes de forte activité (fêtes, lancements, etc.).
3. Vérifier le profil du gagnant
Avant toute annonce, examinez le compte sélectionné : date de création récente, faible nombre d’abonnés, absence de contenu personnel ou participation à de nombreux concours sont des signaux d’alerte. En cas de doute, mieux vaut désigner un remplaçant plutôt que de valider un profil suspect.
4. Gérer l’annonce des résultats avec transparence
Évitez d’annoncer les résultats uniquement en story. Préférez un contact direct en message privé, personnalisé au nom de votre organisation. Cela renforce la crédibilité du concours et réduit les malentendus.
5. Sensibiliser votre communauté
Rappelez régulièrement les bonnes pratiques : ne jamais cliquer sur un lien suspect, ne jamais payer de frais de port, se méfier des comptes imitant le vôtre. Ces rappels simples protègent à la fois vos abonnés et votre image.
Un concours sur Instagram ou Facebook peut être un levier redoutable pour accroître la visibilité et stimuler l’engagement. Mais, soyons honnêtes, il peut aussi vite virer au casse-tête : stress, faux comptes, gestion chronophage. La clé, c’est d’anticiper, cadrer et sécuriser chaque étape pour éviter que l’expérience ne vous échappe.
Malgré ces galères, je reste convaincue qu’un concours peut devenir un véritable atout si l’organisation est structurée et anticipée, si les partenaires sont impliqués et fiables, si la communication reste transparente du début à la fin, si les participations se transforment en contenu UGC, et si une personne dédiée prend en charge la modération avec patience.
Dans ces conditions, le concours n’est plus seulement un jeu : c’est un moment de partage, de visibilité et de créativité collective — une expérience que votre communauté retient vraiment.
Nous y aborderons les bonnes pratiques, les risques à éviter et les clés d’une organisation fluide, qu’il s’agisse d’un simple post ou d’une opération à grande échelle.
A propos :

Albane Watine est avocate au barreau de Paris. Elle est spécialisée en droit de la distribution (sélective, exclusive, agence commerciale, franchise, etc.), en contentieux commerciaux (rupture de contrats, inexécutions contractuelles, responsabilité) ainsi qu’en contrats français et internationaux (approvisionnement, distribution, partenariats, influence et communication).
Elle intervient principalement dans les secteurs de l’Art de vivre, des Arts de la table, du Design, de la Maison et de la Décoration, dans lesquels elle accompagne entreprises et marques françaises et internationales dans leurs problématiques contractuelles et contentieuses.
Elle travaille en français, anglais et allemand.
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